Penser et agir
Publikation: Beiträge in Zeitschriften › Zeitschriftenaufsätze › Forschung
Standard
in: Cités, Jahrgang 3, Nr. 67, 2016, S. 93 - 104.
Publikation: Beiträge in Zeitschriften › Zeitschriftenaufsätze › Forschung
Harvard
APA
Vancouver
Bibtex
}
RIS
TY - JOUR
T1 - Penser et agir
AU - Schües, Christina
AU - Delhom, Pascal
PY - 2016
Y1 - 2016
N2 - Un des grands mérites de Hannah Arendt a été son engagement pour défendre la sphère publique et pour l’explorer sans cesse à la recherche de formes praticables de politique. Elle le fait à une époque où l’exigence même de penser le politique et de poser la question des conditions de sa constitution devient particulièrement dramatique : à une époque d’agissements totalitaires qui ont produit l’effondrement des catégories fondamentales de la pensée et de l’action, à une époque où la reconnaissance de la pluralité et des droits fondamentaux entre les hommes était remplacée par la peur et l’horreur, le meurtre et les atrocités. Elle écrit donc à une époque où la responsabilité politique ne pouvait plus s’exercer en entrant dans le domaine de l’action mais seulement en s’en tenant à l’écart. La destruction de l’Europe et surtout la « tentative volontaire d’extermination » des Juifs avait transformé « le fond de la réalité en un abîme » dans lequel on était entraîné si l’on voulait tenter d’« expliquer » ces monstruosités par une étude de l’histoire du peuple allemand ou juif.Or il est remarquable de constater que cet engagement n’a pas principalement consisté pour Arendt à prendre publiquement position, à défendre des opinions politiques ou à tenter d’influencer des prises de décision, comme peuvent le faire ceux qu’on nomme des intellectuels engagés. Il a au contraire consisté, dans le retrait du monde que suppose la pensée, à vouloir comprendre et à engager une réflexion sur cette pensée elle-même et sur son rapport à l’action…
AB - Un des grands mérites de Hannah Arendt a été son engagement pour défendre la sphère publique et pour l’explorer sans cesse à la recherche de formes praticables de politique. Elle le fait à une époque où l’exigence même de penser le politique et de poser la question des conditions de sa constitution devient particulièrement dramatique : à une époque d’agissements totalitaires qui ont produit l’effondrement des catégories fondamentales de la pensée et de l’action, à une époque où la reconnaissance de la pluralité et des droits fondamentaux entre les hommes était remplacée par la peur et l’horreur, le meurtre et les atrocités. Elle écrit donc à une époque où la responsabilité politique ne pouvait plus s’exercer en entrant dans le domaine de l’action mais seulement en s’en tenant à l’écart. La destruction de l’Europe et surtout la « tentative volontaire d’extermination » des Juifs avait transformé « le fond de la réalité en un abîme » dans lequel on était entraîné si l’on voulait tenter d’« expliquer » ces monstruosités par une étude de l’histoire du peuple allemand ou juif.Or il est remarquable de constater que cet engagement n’a pas principalement consisté pour Arendt à prendre publiquement position, à défendre des opinions politiques ou à tenter d’influencer des prises de décision, comme peuvent le faire ceux qu’on nomme des intellectuels engagés. Il a au contraire consisté, dans le retrait du monde que suppose la pensée, à vouloir comprendre et à engager une réflexion sur cette pensée elle-même et sur son rapport à l’action…
KW - Philosophy
U2 - 10.3917/cite.067.0093
DO - 10.3917/cite.067.0093
M3 - Zeitschriftenaufsätze
VL - 3
SP - 93
EP - 104
JO - Cités
JF - Cités
SN - 1969-6876
IS - 67
ER -